La critique de la concurrence est devenue, en France plus que dans tout autre État membre de l'UE, un lieu commun du poujadisme souverainiste. La politique de concurrence serait un sous produit de l'ultra-libéralisme idéologique de la perfide Albion, avec la complicité d'eurocrates nourris au Financial Times. Dans ce contexte, le retrait de la mention d'une concurrence "libre et non faussée" dans le projet de traité de Lisbonne, en 2007, a été perçu à Paris comme un glorieux fait d'armes. Mais comme un sabotage à Bruxelles.
Mais de quoi parle-t-on quand on évoque la politique de concurrence? De l'ultralibéralisme prôné par l'École de Chicago? Le droit de la concurrence est par définition et par objet un outil régulateur! Un dogme d'eurocrate devenu finalité de l'UE? La libre concurrence est un pilier du marché commun et il est difficile de concevoir le fonctionnement de celui-ci avec des règles à géométrie variable selon les États.