À quelques mois des élections européennes,
seuls les partis anti-européens font entendre leurs voix. La crise
globale actuelle alimente leur rhétorique anti-européenne, faisant
peser le risque qu'à nouveau l'Union soit le bouc émissaire malheureux
de la crise socio-économique mondiale. Comment expliquer le relatif
silence des partis pro-européens à ce stade ?
Je n'ai pas la même impression. Les
anti-européens qui se sont réjouis bruyamment de la crise en y trouvant
une raison supplémentaire de critiquer l'Europe n'ont guère eu d'écho
devant l'écrasante réalité : grâce à l'énergie de Nicolas Sarkozy,
Président pour six mois du Conseil européen, la crise diplomatique du
mois d'août, puis la crise financière de septembre ont donné l'occasion
à l'Europe politique d'apparaître pour la première fois sur la scène
mondiale. L'invasion de la Géorgie par la Russie a été arrêtée, non par
l'ONU, non par les Etats-Unis, mais par le Président du Conseil
européen, immédiatement accouru à Moscou et à Tbilissi - et deux mois
après les troupes russes ont reculé à leur point de départ. Quant à la
crise financière, elle a vu l'Europe capable de décider aussi
rapidement que les Etats-Unis, tout en leur donnant l'exemple sur le
fond des mesures à prendre. Non seulement la zone euro a résisté à la
plus grande crise financière des soixante-dix dernières années, mais
les pays qui n'en sont pas encore membres se bousculent maintenant pour
la rejoindre le plus vite possible. Le 15 novembre, les plus grands
dirigeants de la planète se réuniront à Washington, à l'initiative, non
des Etats-Unis, qui étaient très réticents, mais de l'Union européenne,
pour lancer le "Bretton-Woods II", la grande réunion de réorganisation
de la finance mondiale.
Ces succès ont été
salués par l'UMP, comme par le PPE. M. Ganley, le milliardaire héraut
du "non" irlandais au traité de Lisbonne, est venu s'afficher en
France, mais il est resté sans voix quand on lui a fait remarquer que,
sans l'union monétaire, l'Irlande serait aujourd'hui dans la situation
peu enviable de l'Islande.
La question
pour nous est de savoir comment nous allons maintenant préparer la
campagne européenne, en partant de ces résultats historiques, mais
aussi en ayant à l'esprit que, dans six mois, c'est à la situation
économique générale que les électeurs seront le plus sensibles. C'est
pourquoi Nicolas Sarkozy met tout en œuvre pour que, après avoir calmé
les marchés financiers, l'Union se lance immédiatement dans la
coordination des politiques nationales pour traiter la récession
économique.
L'Atelier
Europe remercie chaleureusement Monsieur le Député européen pour sa
participation aux Lundis de l'Europe, ainsi que pour sa disponibilité
et l'aide qu'il lui apporte.
Nous vous invitons à le retrouver sur son site.