Ce jeudi 20 octobre 2011 après midi nous avons rendez-vous avec Zbigniew Włosowicz, Sous-secrétaire d’État polonais à la politique de Défense pour un éclairage sur la Politique de Sécurité et Défense Commune PSDC et son volet « partenariat oriental ».
Afin que nous puissions mieux comprendre son exposé, notre hôte prend la précaution de nous donner des éléments de son parcours professionnel orienté vers la diplomatie et les Nations Unies où il a travaillé de nombreuses années au sein de la délégation permanente polonaise, puis au Conseil de Sécurité, et enfin comme Chef des troupes militaires des Nation Unies basées à Chypre.
La politique de défense et le concept de Pulling and Sharing
En devenant membre de l’OTAN en 1999 puis membre de l’Union européenne en 2004, la Pologne a montré qu’elle souhaitait s’impliquer et jouer un rôle majeur dans l’articulation d’une stratégie commune de partenariat oriental.
Quelques jours avant cet entretien, notre interlocuteur inaugurait une conférence internationale sur le sujet et plus particulièrement sur le thème de la PSDC avec l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie, l’Ukraine et la Russie. L’objectif de cette conférence est avant tout de faire l’état des lieux des actions actuelles de l’Union européenne adressées à ses voisins orientaux et identifier les domaines de coopération potentielle dans le cadre de la PSDC.
Selon lui, ces domaines de coopération devraient être:
- la formation et l’éducation
- le dialogue politique
- la réaction de l’Union européenne en cas de crise
- la réforme du secteur de la sécurité
Enthousiaste, notre hôte semble malgré tout conscient de la difficulté et du temps de mise ne place de ces actions. Par ailleurs, les causes et les effets des révolutions du Maghreb ayant eu lieu cette année ne peuvent être ignorées.
L’Europe doit trouver un schéma de fonctionnement simple pour ses partenariats, et pourquoi ne pas s’inspirer de la Smart Defense de l’OTAN pour cela.
Tout se résume dans l'expression pooling and sharing nous dit-il calmement avec un mouvement de balancier. Il s’agit de partager des ressources entre nations pour agir communément de manière plus efficace.
Plus efficace, plus intelligent, ce système demande des objectifs clairs sur des domaines de coopération identifiés au préalable. Il reste cependant ambitieux dans sa mise (temps et coût) en place, raison pour laquelle nos deux pays l’ont essayé/adopté.
La Pologne est quant à elle prête à investir dans cette collaboration. Fin septembre, le Ministre de la défense polonaise, Tomasz Siemoniak, rencontrait son homologue français, Gérard Longuet dans le cadre d’une réunion informelle des Ministres de la défense de l’UE. Ils en ont profité pour travailler sur ces questions de coopération et d'amélioration des capacités opérationnelles et de planification de l'UE et plus particulièrement de la mise en place d'un « centre d'excellence dédié à la police militaire ». Un projet qui participerait à approfondir la coopération militaire existant d'ores et déjà entre les deux pays, dans les domaines de la gendarmerie militaire et des forces spéciales.
Note de l’auteur:
Notre entretien avec le sous-secrétaire prend fin après une heure de discussion. Ce qui ressort de cette réunion est un manque de certitudes sur les futures coopérations à venir, faute de décision politique vis-à-vis d’investissements lourds, d’une situation économique mauvaise en Europe et des influences contraires de certains pays tels que les États-Unis ou encore la Russie. Malgré tout, le partenariat oriental n’apparaît pas comme une priorité dans la PSDC mais plus dans le cadre d'une politique économique d’élargissement visant à redonner de la croissance au marché intérieur de l’UE.
Lire également:
Présidence polonaise - Entre romantisme et pragmatisme, un discours européen convaincu