Dans le cadre de son partenariat avec le Master affaires européennes de Sciences Po, l’Atelier Europe a proposé aux étudiants pour l’année universitaire 2012-2013 de s'intéresser à l'avenir de l'Union européenne.
En septembre dernier, onze ministres des Affaires étrangères européens, réunis sous le nom de groupe Westerwelle (Ministre allemand des Affaires étrangères) ont rendu un rapport sur le "Futur de l'Europe" et se sont engagés clairement pour un fédéralisme européen.
La France n’a rejoint cette enceinte informelle que tardivement, au lendemain de l’élection de François Hollande, et seulement à titre « d’observateur ».
À la lumière du rapport du groupe Westerwelle, qui aborde notamment l’influence de l’Europe dans le monde, et émet des propositions concrètes pour une plus grande intégration politique en Europe, nous avons retenu deux sujets de travail pour les étudiants de Sciences Po.
« Des traditions politiques nationales au fédéralisme »
Par une étude comparative d’au moins quatre pays de l’UE, les étudiants devront, après avoir défini le sens (et l’acceptation) du fédéralisme dans chacun des États étudiés, analyser l’évolution de ce concept / réalité politique au cours des dernières années, notamment le rôle de la crise dans la prise de conscience / rejet du fédéralisme.
Une deuxième partie de l’étude devra être plus prospective, et analyser les domaines sur lesquels une avancée fédérale aura un impact.
Quelle perpétuation de l’axe franco-allemand dans une logique fédérale ?
Quels abandons de souveraineté à moyen et long termes ?
« L'Europe et le monde : quelle politique étrangère pour l'Union européenne ? »
Le renforcement des moyens d'action extérieurs de l'Union européenne représente l'une des évolutions les plus caractéristiques de la construction européenne depuis 20 ans. Avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, l'UE s'est dotée d'un Service européen d'action extérieur (SEAE) dirigée par le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité (actuellement Catherine Ashton) et fusionnant les fonctions de diplomatie autrefois réparties entre la Commission et le Conseil.
Toutefois, la politique étrangère et de sécurité demeure un domaine partagé avec les États membres, qui conservent chacun leur propre diplomatie, disposent de l'essentiel des moyens de défense, et dont l'accord, via le Conseil, est impératif pour valider les initiatives du Haut représentant. Il convient dès lors de s'interroger sur les modalités concrètes de la politique extérieure de l'UE : existe-t-il des intérêts et des objectifs spécifiquement européens ? L'UE dispose-t-elle d'ores et déjà d'une politique extérieure réellement autonome (si oui, quel est son domaine et quelles sont ses limites) ? Comment l'interaction réciproque des politiques extérieures de l'UE et des États membres peut-elle évoluer à l'avenir ?
Les étudiants présenteront leurs études en mai 2013 et verront leurs travaux publiés sur notre site.
Thomas Mimra
Quentin Perret
Responsables des projets collectifs pour l’Atelier Europe