Si l’on en croit les chiffres officiels, l’inflation n’a jamais été aussi faible en France et dans la zone euro: suivant l’INSEE, les prix à la consommation ont effet augmenté de moins de 2% par an en moyenne depuis 1999 (1.8% d'évolution moyenne annuelle en France entre 1999 et 2010).
Pourtant, le ressenti de nos concitoyens ne reflète pas ce constat. Un article récent, qui comparait les prix de bien de consommation courante sur la base d’un ticket de caisse de la fin des années 90 et en déduisait une hausse des prix bien supérieure en moyenne (de l’ordre de 4% par an), a eu un certain retentissement sur la toile. Certains partis politiques, comme le Front National, font d’ailleurs leur beurre sur le sujet: cette prétendue hausse rapide des prix est ainsi au cœur de l’argumentation du FN en faveur du retour au Franc. Ce parti observait ainsi pendant la campagne de 2012 les prix de quelques biens de consommation courante depuis l’introduction de l’euro, en déduisant une hausse des prix sans commune mesure avec celle des revenus.
Peut-on vraiment s’arrêter à de telles comparaisons? Sont-elles simples ou bien simplistes? Les chiffres basés sur un ticket de caisse sont forcément très partiels (comment analyser l’évolution des prix en général à partir du prix du café et de l’eau minérale ?) et ne reposent sur aucun chiffre solide Or, sur la base d'une analyse sérieuse, en prenant les données précises et observées fournies par l’INSEE, on obtient des chiffres bien différents: le prix du pain a augmenté en moyenne de 2.7% par an entre 1999 et 2010, à comparer à 7.0% par an en moyenne entre 1970 et 1999, 4.8% par an en moyenne entre 1980 et 1999...
Certes, le pouvoir d'achat s'est dégradé en apparence pour certains ménages mais la critique des chiffres de l’INSEE est infondée: le biais de perception entre inflation réelle et inflation perçue a été étudié en détails et confirme la validité des mesures de l’INSEE: on perçoit plus l’évolution du prix des biens qui coûtent peu mais que l’on achète souvent – fruits et légumes, pain, essence… - que ceux que l’on achète rarement – hifi, téléphonie…: or les matières premières et les produits agricoles ont vu leur prix croître fortement sur les marchés mondiaux depuis 10 ans, tandis que les biens plus onéreux et moins souvent achetés ont vu leurs prix baisser. Au contraire, face à cette évolution, la hausse de l’euro nous a largement protégés!
Alors cessons d’attribuer à d’autres les causes de nos faiblesses, et de faire de l’euro ou de l’INSEE des boucs émissaires. Il n’y a pas de complot d’Etat destiné à cacher la vérité sur les prix aux citoyens et à manipuler les statistiques. On ne peut consommer que ce que l’on produit, et le pouvoir d’achat n’est pas une question de prix, mais de productivité et de croissance. Ce sont là les vrais débats.
Pourtant, le ressenti de nos concitoyens ne reflète pas ce constat. Un article récent, qui comparait les prix de bien de consommation courante sur la base d’un ticket de caisse de la fin des années 90 et en déduisait une hausse des prix bien supérieure en moyenne (de l’ordre de 4% par an), a eu un certain retentissement sur la toile. Certains partis politiques, comme le Front National, font d’ailleurs leur beurre sur le sujet: cette prétendue hausse rapide des prix est ainsi au cœur de l’argumentation du FN en faveur du retour au Franc. Ce parti observait ainsi pendant la campagne de 2012 les prix de quelques biens de consommation courante depuis l’introduction de l’euro, en déduisant une hausse des prix sans commune mesure avec celle des revenus.
Peut-on vraiment s’arrêter à de telles comparaisons? Sont-elles simples ou bien simplistes? Les chiffres basés sur un ticket de caisse sont forcément très partiels (comment analyser l’évolution des prix en général à partir du prix du café et de l’eau minérale ?) et ne reposent sur aucun chiffre solide Or, sur la base d'une analyse sérieuse, en prenant les données précises et observées fournies par l’INSEE, on obtient des chiffres bien différents: le prix du pain a augmenté en moyenne de 2.7% par an entre 1999 et 2010, à comparer à 7.0% par an en moyenne entre 1970 et 1999, 4.8% par an en moyenne entre 1980 et 1999...
Certes, le pouvoir d'achat s'est dégradé en apparence pour certains ménages mais la critique des chiffres de l’INSEE est infondée: le biais de perception entre inflation réelle et inflation perçue a été étudié en détails et confirme la validité des mesures de l’INSEE: on perçoit plus l’évolution du prix des biens qui coûtent peu mais que l’on achète souvent – fruits et légumes, pain, essence… - que ceux que l’on achète rarement – hifi, téléphonie…: or les matières premières et les produits agricoles ont vu leur prix croître fortement sur les marchés mondiaux depuis 10 ans, tandis que les biens plus onéreux et moins souvent achetés ont vu leurs prix baisser. Au contraire, face à cette évolution, la hausse de l’euro nous a largement protégés!
Alors cessons d’attribuer à d’autres les causes de nos faiblesses, et de faire de l’euro ou de l’INSEE des boucs émissaires. Il n’y a pas de complot d’Etat destiné à cacher la vérité sur les prix aux citoyens et à manipuler les statistiques. On ne peut consommer que ce que l’on produit, et le pouvoir d’achat n’est pas une question de prix, mais de productivité et de croissance. Ce sont là les vrais débats.