Alors que le sommet de Copenhague, nous avons demandé à Madame Françoise Grossetête, membre de la Commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire, quelles mesures devaient être défendues par l'UE à ce sommet
pour associer les pays africains à la réduction de gaz à effet de serre
sans pénaliser leur développement?
Le sommet de Copenhague pour lutter contre le réchauffement climatique s'est ouvert le 7 décembre 2009 et donne à la communauté internationale 12 jours pour "changer le monde". L'Union européenne attend beaucoup de cette Conférence, après avoir voté sous Présidence française en 2008 des objectifs ambitieux et contraignants, afin de réduire de 20% les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) d'ici 2020. A charge maintenant pour l'UE de faire partager ses objectifs au reste du monde.
Dans ce contexte, Les efforts de réduction de CO2 devront être répartis aux conditions les plus justes. Les pays en voie de développement, à l'origine de 2 % de ces émissions, en paieront les frais à hauteur de 80 %.
Parmi ces pays en voies de développement, les disparités sont grandes. Nous ne devons pas pécher par naïveté envers la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud ou le Brésil, qui sont nos concurrents de demain, en autorisant les distorsions de concurrence ou les fuites de carbone. En revanche il faut que la communauté internationale adopte une politique réellement solidaire pour l'Afrique. Ce continent souffre des sécheresses et de la désertification au nord, d'inondations au Burkina-Faso, de la déforestation au Congo (détruisant ainsi le deuxième poumon de la planète), des fontes des glaciers du Kilimandjaro...A tous ces maux s'ajoute un retard criant dans le développement économique et dans l'accès à l'énergie.
Les enjeux de Copenhague pour l'Afrique seront doubles: obtenir un engagement ambitieux de la part des pays pollueurs pour atténuer le réchauffement climatique dont ils sont les principales victimes et obtenir une aide financière pour l'adaptation au changement climatique et parvenir à un développement durable.
Le Parlement Européen (PE) a voté à une large majorité, le 25 novembre 2009, une résolution sur la stratégie que l'UE doit adopter à Copenhague. Cette résolution à l'avantage d'être ferme, réaliste et solidaire, et peut guider les Etats dans leurs négociations. Le PE a reconnu la responsabilité historique des pays développés par rapport au changement climatique et leur devoir d'assistance. Cette assistance passe par un soutien financier et technique à l'Afrique, un soutien suffisant, durable et prévisible. L'UE doit fournir entre 5 et 7 milliards d'euros par an entre 2010 et 2012, puis, pas moins de 30 milliards d'ici à 2020.
Cette assistance passe aussi par un transfert des nouvelles technologies qui respecte la propriété intellectuelle de chacun, une mise en place de gouvernances locales efficaces, et une coopération renforcée. Selon les calculs de l'Union européenne, il faudrait verser 100 milliards $ par année aux pays en développement pour financer cette aide. Cependant, aucun État n'a encore mis d'argent sur la table. L'UE d'après la Commission, serait prêtre à prendre en charge entre 10% et 15% de l'aide globale.
L'Europe a donc pris des initiatives pour lutter contre le réchauffement climatique et venir en aide au développement de l'Afrique. La réussite de ce défi global est maintenant entre les mains des gros pollueurs de la planète, Etats-Unis, Chine et Inde, afin que chacun fasse des efforts à la hauteur de leurs moyens. Les pays développés ou nouvellement industrialisés ne peuvent plus se permettre de prendre en otage la survie de l'Afrique.
Nous remercions chaleureusement Madame le Député européen pour sa participation aux Lundis de l'Europe et nous vous invitons à la retrouver sur son site.