Comment définir le patrimoine européen? Que faire pour le préserver?
Madame le Député européen Marie-Hélène Descamps, membre de la Commission de la culture et de l'éducation au Parlement européen, nous répond.
Si personne n'est plus habilité que les citoyens
eux-mêmes pour définir ce qu'est le patrimoine européen, celui-ci
repose incontestablement sur la richesse et la diversité des
patrimoines nationaux que recèle l’Europe. Il est en ce sens un
puissant vecteur d’identité et contribue par là même au renforcement de
la citoyenneté européenne. Sa protection et sa préservation présentent
dès lors un intérêt commun aux Etats européens qui doivent assurer sa
transmission aux générations futures.
A l'origine, c'est essentiellement le Conseil de l'Europe créé en 1949 qui, dans le cadre de la Convention culturelle européenne de 1954, visait à mettre en valeur le patrimoine du Vieux Continent et à en garantir l'accès au plus grand nombre. D'aucuns ont parlé alors d'une véritable "conscientisation culturelle" de la Grande Europe.
Il faudra cependant attendre l’adoption du traité de Maastricht (1992), et plus précisément l'article 151§2, pour que l’Union européenne se voie reconnaître des compétences spécifiques et une base juridique propre aux activités de conservation et de valorisation du patrimoine.
En effet, pour favoriser l’efficacité des actions visant à la préservation du patrimoine, celles-ci doivent s’accompagner d’actions permettant sa valorisation. Savoir apprécier la valeur de son patrimoine participe, j'en suis convaincue, à sa protection.
L’initiative du label "patrimoine européen", mérite à cet égard d’être citée. Lancé en 2005 par la France et développé depuis avec une vingtaine de pays européens, ce label a pour objectif de mettre en valeur la dimension européenne des biens culturels, monuments, sites naturels ou urbains et des lieux de mémoire, témoins de l'histoire et de l'héritage européen. Couvrant le patrimoine contemporain et le patrimoine immatériel, il a pour ambition de renforcer le sentiment d'adhésion des citoyens de l'Europe à une identité et à un espace culturels communs. Une cinquantaine de sites ont d’ores et déjà été retenus parmi lesquels l’abbaye de Cluny, le Palais des Papes, ou encore l'Acropole à Athènes.
Dans le cadre de sa présidence de l’Union, la France a mis l'accent sur ces différentes questions. Les 3 et 4 décembre derniers, le ministère de la Culture et de la Communication a ainsi réuni à Avignon les responsables des sites labellisés et ceux des administrations nationales compétentes en vue de constituer un réseau européen des sites labellisés. Quelques mois plus tôt, les 25 et 26 septembre, la France organisait une rencontre du réseau européen du patrimoine, le réseau HEREIN. Ce dernier, qui regroupe 40 pays européens autour du Conseil de l’Europe, a réussi à construire une source d’information permanente et unique en Europe sur le patrimoine culturel.
Les "Journées européennes du Patrimoine" organisées dans toute l’Europe au cours du mois de septembre, favorisent également la visibilité de notre patrimoine. Elles sont aujourd'hui considérées comme un instrument essentiel pour sensibiliser les citoyens européens à la valeur de leur patrimoine culturel commun et à la nécessité de le protéger.
De même, souvenons-nous qu’au moment de leur création en 1985, les Capitales européennes de la Culture avaient permis "d'affirmer la conscience d'un héritage commun en tant qu'élément de l'identité européenne". Jouissant d’une notoriété de plus en plus grande, ce programme permet de valoriser les patrimoines des villes sélectionnées et de les préserver tout en permettant au tourisme de s’y développer.
A cet égard, face à l'afflux de touristes sur les hauts lieux du patrimoine européen, il est pleinement légitime d'encourager l'essor d'un "tourisme respectueux et durable", en un mot "responsable". Sachant que le tourisme représente 12% du PIB mondial, qu'il contribue à hauteur de 5% des émissions globales de gaz à effet de serre ou encore que 90 pays ont des coraux endommagés par les chaînes d’ancres et les déchets engendrés par le tourisme, on mesure l'importance de respecter et de préserver à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et de contribuer de manière positive et équitable au développement et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces.
L'Europe offre un cadre culturel et législatif de qualité afin de respecter tous les héritages, toutes les mémoires et de préserver les trésors de son patrimoine. Mais ce sont en fin de compte les citoyens européens conscients qui, par leur sens de l'initiative et par leur sens des valeurs, sauront en faire un bien commun durable et édifiant.
A l'origine, c'est essentiellement le Conseil de l'Europe créé en 1949 qui, dans le cadre de la Convention culturelle européenne de 1954, visait à mettre en valeur le patrimoine du Vieux Continent et à en garantir l'accès au plus grand nombre. D'aucuns ont parlé alors d'une véritable "conscientisation culturelle" de la Grande Europe.
Il faudra cependant attendre l’adoption du traité de Maastricht (1992), et plus précisément l'article 151§2, pour que l’Union européenne se voie reconnaître des compétences spécifiques et une base juridique propre aux activités de conservation et de valorisation du patrimoine.
En effet, pour favoriser l’efficacité des actions visant à la préservation du patrimoine, celles-ci doivent s’accompagner d’actions permettant sa valorisation. Savoir apprécier la valeur de son patrimoine participe, j'en suis convaincue, à sa protection.
L’initiative du label "patrimoine européen", mérite à cet égard d’être citée. Lancé en 2005 par la France et développé depuis avec une vingtaine de pays européens, ce label a pour objectif de mettre en valeur la dimension européenne des biens culturels, monuments, sites naturels ou urbains et des lieux de mémoire, témoins de l'histoire et de l'héritage européen. Couvrant le patrimoine contemporain et le patrimoine immatériel, il a pour ambition de renforcer le sentiment d'adhésion des citoyens de l'Europe à une identité et à un espace culturels communs. Une cinquantaine de sites ont d’ores et déjà été retenus parmi lesquels l’abbaye de Cluny, le Palais des Papes, ou encore l'Acropole à Athènes.
Dans le cadre de sa présidence de l’Union, la France a mis l'accent sur ces différentes questions. Les 3 et 4 décembre derniers, le ministère de la Culture et de la Communication a ainsi réuni à Avignon les responsables des sites labellisés et ceux des administrations nationales compétentes en vue de constituer un réseau européen des sites labellisés. Quelques mois plus tôt, les 25 et 26 septembre, la France organisait une rencontre du réseau européen du patrimoine, le réseau HEREIN. Ce dernier, qui regroupe 40 pays européens autour du Conseil de l’Europe, a réussi à construire une source d’information permanente et unique en Europe sur le patrimoine culturel.
Les "Journées européennes du Patrimoine" organisées dans toute l’Europe au cours du mois de septembre, favorisent également la visibilité de notre patrimoine. Elles sont aujourd'hui considérées comme un instrument essentiel pour sensibiliser les citoyens européens à la valeur de leur patrimoine culturel commun et à la nécessité de le protéger.
De même, souvenons-nous qu’au moment de leur création en 1985, les Capitales européennes de la Culture avaient permis "d'affirmer la conscience d'un héritage commun en tant qu'élément de l'identité européenne". Jouissant d’une notoriété de plus en plus grande, ce programme permet de valoriser les patrimoines des villes sélectionnées et de les préserver tout en permettant au tourisme de s’y développer.
A cet égard, face à l'afflux de touristes sur les hauts lieux du patrimoine européen, il est pleinement légitime d'encourager l'essor d'un "tourisme respectueux et durable", en un mot "responsable". Sachant que le tourisme représente 12% du PIB mondial, qu'il contribue à hauteur de 5% des émissions globales de gaz à effet de serre ou encore que 90 pays ont des coraux endommagés par les chaînes d’ancres et les déchets engendrés par le tourisme, on mesure l'importance de respecter et de préserver à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales et de contribuer de manière positive et équitable au développement et à l’épanouissement des individus qui vivent, travaillent et séjournent dans ces espaces.
L'Europe offre un cadre culturel et législatif de qualité afin de respecter tous les héritages, toutes les mémoires et de préserver les trésors de son patrimoine. Mais ce sont en fin de compte les citoyens européens conscients qui, par leur sens de l'initiative et par leur sens des valeurs, sauront en faire un bien commun durable et édifiant.
Nous remercions chaleureusement Madame le Député européen d'avoir participé aux Lundis de l'Europe et nous vous invitons à la retrouver sur son site.