Les universités d’été du MEDEF débutent par une intervention exceptionnelle, celle de Cherie Blair. Si Madame Blair est essentiellement connue en France en tant qu’épouse du résident du 10 Downing Street de 1997 à 2002, elle n’en reste pas moins une personne engagée, dans sa propre activité professionnelle et dans des causes personnelles.
Jeune militante au parti travailliste, elle est devenue par la suite juge spécialisée en droit du travail. Mère de quatre enfants, elle n’a pas renoncé à sa propre carrière (même lorsque son mari est devenu premier ministre au Royaume-Uni) et a poursuivi son engagement pour la défense des droits de l’homme, et de l’enfant.
C’est donc par ce thème qu’elle choisit de débuter son intervention, en rappelant qu’en dépit d’avancées significatives, comme la convention internationale des droits de l’enfant, il reste encore beaucoup à faire. Des millions d’enfants sont toujours privés à l’heure actuelle de leurs droits fondamentaux. Beaucoup souffrent encore de malnutrition, et grandissent dans des conditions sanitaires parfois pitoyables. A cela s’ajoutent les problèmes du travail et du trafic des enfants.
Face à ce constat, il est important de trouver des moyens d’actions efficaces. Cherie Blair n’hésite pas à marteler l’importance de l’éducation des petites filles comme réponse à de nombreux maux dont les pays en voie de développement souffrent. Eduquer les filles, c’est les rendre plus aptes à faire entendre leur voix, et à améliorer les conditions de vie de leurs familles. Non seulement elles peuvent travailler, mais cette éducation a surtout des effets positifs sur la maîtrise de la natalité, sur les conditions d’hygiène dans les foyers, et sur les préoccupations de santé. C’est ainsi la société dans son ensemble qui bénéficie de l’éducation des jeunes filles. L’engagement de Cherie Blair pour cette cause a pris la forme d’une fondation à son nom, qui vise aussi à donner aux femmes des formations et à les accompagner dans des projets de développement économique (notamment grâce au microcrédit). Cherie Blair renouvelle sa confiance dans les individus, et notamment dans les jeunes générations, capables de saisir les opportunités qui leur sont offertes pour transformer la société dans laquelle ils vivent.
Loin de s’en tenir aux problèmes des pays en voie de développement, Cherie Blair nous interroge également sur les choix de nos propres sociétés développées. A l’appui de son exemple personnel, elle souligne à quel point la volonté de concilier vie familiale et vie professionnelle est une question cruciale, qui ne doit pas concerner uniquement les femmes. Bénéficiant d’un parterre de dirigeants d’entreprises, elle saisit cette opportunité pour leur lancer un appel afin de veiller à lutter contre la discrimination à l’égard des femmes, et à faciliter leur retour à l’emploi pour celles qui ont choisi de faire une pause dans leur carrière afin d’élever leurs enfants.
Groupe Économie et Innovation
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